Le bonheur du romancier est dans l’écriture mais plus encore dans son partage. Dès lors les séances de dédicace sont le point de rencontre de ces deux désirs. Dans l’hypermarché Carrefour de Brest, samedi dernier, dont je remercie les responsables de l’accueil chaleureux, alors que le tramway pointait le bout de son museau, ces rencontres ont eu lieu 23 fois. Et 23 fois dans la même matinée, ce n’est pas un record mais c’est tout de même pas mal. La grosse affiche installée à l’entrée explique peut-être cela.
Je ne pensais pas en intitulant le livre “Le loup de Kervallon”, rencontrer autant de personnes à avoir vécu dans le bois, ou au moins dans ses alentours. Au mot “Kervallon”, c’est le souvenir des années de jeunesse et d’insouciance qui revenait à leur esprit. J’aurais l’occasion cet été de raconter l’histoire de ce haut lieu de la fête brestoise dans l’après-guerre.
Et puis il y a aussi ces phrases qui frappent. En voici deux :
“L’inspiration est proportionnelle à la culture”. Je plussoie.
Et “Autant qu’un évêque peut en bénir”, une expression que je connaissais pas.
Et last but not the least, comme disent nos amis Anglais, cet échange, alors que mes filles m’accompagnaient à cette dédicace, la première pour elles puisqu’elles ont écrit chacune une nouvelle dans le bouquin, avec la benjamine.
- Papa, est-ce que je peux acheter un livre ?
- Oui (je dis souvent oui à cette question), mais dis-moi lequel d’abord ?
- Le tien.
- Ben pourquoi tu veux acheter mon livre ?
- Comme ça tu en auras vendu un de plus.
Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour.